Au nord du comté de Lancashire et au nord-ouest de celui du Yorkshire se trouve celui de Westmorland dont la capitale du nom d’Appleby a vu naître Cecily Neville, elle était la fille de Richard Neville et d’Alice Neville, Montacute de son nom de jeune fille. Née le 2 novembre 1424, on raconte qu’à l’instant où elle sut avoir donné naissance à une fille, sa mère ordonna que l’on l’étouffe avec un coussin, que l’on la noie ou encore, selon les rumeurs, que l’on la jette du haut de la falaise dans l’océan. Son père mit fin, heureusement pour elle, à ce désespoir et à cette folie, elle avait tellement souhaité lui donner un fils. Heureusement, le 22 novembre de l’année 1428, après de multiples fausse-couches, ce souhait se réalisa, elle donna naissance à un garçon, un garçon ! Son fils ! Et sur sa naissance aussi on raconta longtemps quelques rumeurs, rares et plus douce qui donc sombrèrent plus rapidement dans l’oubli comme il est dans la nature humaine de se souvenir de ce qui est triste, lugubre et infâme. Ces racontars disent que la mère aurait demandé à un prêtre de bénir l’enfant, elle aurait pour lui, choisi le prénom qui lui convenait le mieux : Richard.
Richard Neville était un enfant éveillé, vif et intelligent, il parla aussi vite qu’il apprit à marcher et monta à cheval avec plus d’élégance qu’un grand Seigneur aussi jeune qu’il mania l’épée avec suffisamment de brio pour désarmer son maître d’arme. Pour ses parents, il était l’enfant idéal bien qu’il fut suivit par d’autre. Son intelligence n’avait pourtant d’égal que sa fourberie de ce que purent remarquer certains et son précepteur compris très vite la soif de pouvoir pouvant l’animer lors de ses leçons de géographie, mais pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’être fier de son élève qui attentif, apprenait vite et comprenait bien plus qu’il ne le lui laissait entendre, un jour, il décida alors d’aborder un sujet qui, il le savait l’intéresserait mais surtout qui le concernerait un jour : La politique. Comme l’intellectuel l’avait prédit, le sujet passionna le jeune homme qui en sut bientôt plus de chose que son propre père sur le sujet.
Mais les études et les leçons d’équitations et d’escrime ne furent pas les seules choses que vécu Richard durant ses jeunes années, outre cela et les jeux qu’il pouvait partager avec ses frères et sœurs, il fut, chose essentiel au destin que lui réservait le Seigneur notre père et dieu, fiancé à Anne Beauchamp alors qu’il n’avait que six ans et qu’elle en avait huit. Leurs fiançailles ne fut que l’objet d’une discussion et d’une alliance entre les familles Neville et Beauchamp, pourtant, leur union, célébrée douze ans plus tard en 1434, fut elle l’objet d’une fête somptueuse et charmante. Anne était, il fallait bien l’admettre, une belle femme, élégante et tout à fait digne. Pourtant, contrairement à la fête qui fut joyeuse en l’honneur des deux mariés, ce ne fut pas un mariage ce que l’on peut appeler heureux. A la naissance de leur première fille, Isabel, Richard fut indulgent, pensant que, comme sa mère, Anne donnerait ensuite naissance à un fils, mais son espoir fut vint et à la naissance d’Anne, leur cadette, il se détourna d’elle, délaissant le lit conjugal régulièrement et ne montrant plus aucune réelle intention à son épouse avec qui pourtant il partage quelque chose qui les rapproche parfois : La soif de pouvoir.
Et justement, cette soif de pouvoir va avoir les années suivant les noces l’occasion de s’étancher quelque peu, en effet, les morts successives d’Henry de Beauchamp et de son unique héritière prénommée Anne car en effet, le jeune homme, âgé alors de 21 ans, devient le 16ème comte de Warwick et il est très proche du pouvoir royal et d’Henry VI qui a en lui et en son père une grande confiance si bien qu’il est nommé chevalier le 22 avril de l’année 1445 alors que l’on couronnait Marguerite d’Anjou, un couronnement auquel il eut le privilège d’assister. L’Angleterre n’est pourtant pas en paix, la guerre entre les maisons Lancaster et York agite le royaume. Entre les années 1448 et 1449, Richard Plantagenêt, duc d’York tente une rébellion durant laquelle Richard soutient le roi, faisant preuve alors d’une dévotion toute particulière à son Roi tout comme le fit son père. Toutefois, le destin décida que cette loyauté ne pouvait durer plus longtemps, aussi confia-t-il la garde de la seigneurie de Glamorgan au duc de Somerset ce qui, pour être un attribut des Despenser revenait à Richard de plein droit. Le roi tombant peu après malade, le duc en profita pour monter encore dans l’estime royale, gérant le royaume. Dès lors, le comte de Warwick ne jura plus que par le nom des York, des cousins éloignés. Il aida Edward à prendre le trône d’Angleterre, plus proche du pouvoir que jamais.

Le pouvoir, le vrai, le sien ? Celui de faire les rois.

Le comte de Warwick, Richard Neville, nommé de tous Warwick le faiseur de roi (*kingmaker powa*) avait organisé un traité de paix avec la France, basé comme souvent sur un mariage qui aurait servi à sceller le traité. Mais au détour d’un chemin, le Destin se joua encore de la fidélité de Warwick, qui heureusement n’était que feinte, en faisant apparaitre une femme, ravissante, aux cheveux d’or, à la peau de lait et aux yeux bleus comme peut l’être l’eau de la mer. Elle était superbe, trop superbe pour échapper au regard du souverain auquel il avait tout appris, il le laissa la séduire pensant que ça ne serait qu’une conquête de plus que le jeune souverain auquel il avait tout appris se contenterait de rajouter à la longue liste des femmes dont il avait partagé la couche. C’était après tout son droit entant que roi que celui de collectionner maîtresses et amantes. Seulement, rien ne s’était passé comme prévu, il avait commencé par voir à la cour quelques membres de la famille de la veuve dont il était question. Les Woodville, une famille ayant été fidèle aux Lancaster jusqu’à l’instant où ils avaient vu l’occasion de mettre leur fille aînée sur le trône d’Angleterre. D’un côté, il ne peut pas les en blâmer, mais il se méfiait d’eux déjà. Et les choses n’allèrent pas en s’arrangeant quand Edward lui annonça avoir épousé en cachette Elizabeth Woodville et avoir l’intention d’en faire la nouvelle reine d’Angleterre, ce qu’il annonça à l’instant même à la cour.
Brisant son traité avec la France, plaçant les intérêts du royaume après les siens, lui cachant pareil secret et pareille décision, Richard fut blessé par l’attitude du jeune roi sur la tête duquel il avait presque lui-même posé la couronne d’Angleterre qu’il ne comprend plus. Tout cela pour l’amour d’une femme ? Alors qu’il aurait pu épouser une princesse française, digne du rang de reine, il l’avait fait d’Elle la reine d’Angleterre ! Mais sans parler même du royaume auquel il se consacre de tout son cœur et de toute son âme, Edward l’a ridiculisé aux yeux des français, Richard se sent humilié, souillé. Pourtant, derrière tout nuage se cache un rayon de soleil et se rayon de soleil est George Plantagenêt qu’il vient de fiancer à sa fille aînée, la belle Isabel et qui pourrait bien monter sur le trône d’Angleterre avec son appui à lui, le faiseur de roi. Son petit-fils serait alors prince de Galles et deviendrait un jour roi, sans parler du fait que sa chère Isabel deviendrait Reine d’Angleterre. Mais le Destin sait se montrer farceur...